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Elue municipale de Brest, Vice-présidente de la Communauté Urbaine

Interview Annie Cléach

Chargée de l’Urbanisme et des grands projets

lundi 12 mai 2003

RDP : Pouvez-vous nous parler du dossier Penfeld ? Qu’en est-il de l’ouverture ? Quelle est l’idée directrice de réaménagement ?

Comme vous le savez et le public brestois aussi puisqu’on a fait une communication dans les journaux locaux et dans le journal de la CUB "sillage" , comme vous le savez la "libération" ou la cession aux civils de certains sites de part et d’autre de la Penfeld se précise.Les dates sont quasiment fixées. Et c’est dans un avenir très proche.

RDP : Pouvez-vous préciser ces dates ?

oui, çà va se faire à partir de l’année prochaine, à la mi-2004.

RDP : Quelles parties sont concernées ?

Et bien 3 sites sont concernés. Leur cession est en relation directe avec la politique de restructuration des sites militaires et de la Défense en général. Restructuration qui fait que la Marine et la DCN ont aujourd’hui trop d’espaces pour leurs activités. Du moins l’espace dont il dispose n’est pas bien adapté à leurs besoins.
Ils envisagent de céder et d’ouvrir 3 sites à une utilisation partagée :

- un site nautique au pied du château qui est à l’heure actuelle le port de plaisance de la Marine. il s’agit d’un bassin, une partie marine avec une certaine surface continentale. Ce site dont la vocation est maritime pourrait être aménagé comme port d’escale pour des bateaux de croisière et de course également, certains voiliers. Des bateaux de plaisance qui ne restent pas forcément très longtemps et n’auraient pas besoin de disposer d’aménagements comme au Moulin Blanc.

RDP : Vous dites "pourrait" ?

Oui aucune décision n’est prise en la matière. Des projets sont à l’étude. Des relations sont bien établies avec la Marine et l’on s’achemine vers cette réalisation. Evidemment Il faut d’abord se mettre d’accord avec la Marine car cela serait un site partagé. La Marine veut garder une fonction de port de plaisance pour ses personnels Et il reste la question du financement, une grosse interrogation.

RDP : Financement partagé ?

On n’en sait rien pour le moment.Une chose est claire.La collectivité ne peut assumer seule le coût d’un aménagement lourd et long. Pour l’instant le port nautique est protégé par des bateaux militaires qui sont hors d’état. Il faut donc concevoir autre chose pour protéger le port.
L’intérêt de ce projet pour la collectivité est le prolongement du front de mer et l’ouverture au public bien entendu jusqu’à l’embouchure.
Outre que la fonction de port d’escale, il y a une fonction de lien avec le port de commerce.
Cela permettrait aussi de mieux aménager le Quai Malbert qui a une position exceptionnelle dans le site.

Le second site pour lequel l’étude est la moins avancée est le fond de la Penfeld. C’est un site industriel qui va être en partie libéré par la Marine mais pas complétement.Il faudra concevoir une utilisation partagée et compatible avec celles de la Marine.

RDP : L’ouverture est prévue pour l’année prochaine ?

Non la perspective d’ouverture est plus longue . La Marine a besoin de se servir de ses équipements. Non la cession ne commencera pas d’içi quelques années.
Ce qui m’intéresse particulièrement car c’est pus ma compétence, ce sont les modalités qui permettront d’ouvrir ce site sur les quartiers voisins de Brest : Bellevue , La rive droiteLa cavale Blanche ...
Il y a toute une problèmatique des liaisons qui se pose. L’ouverture de la Penfeld offre à cet égard des opportunités très intéressantes.

Des liaisons trés intéressantes sont possibles. Toute une opération de mise en liens de quartiers.
Au delà de la porte de l’arrière -garde, il na faut pas oublier qu’il y a tout un parc public "les rives de Penfeld". Ceci dit il y a un accord global pour garder une fonction de site industriel lié à la mer.

Le troisième site c’est le plateau des Capucins les perspectives sont plus immédiates. La DCN prévoit de cesser toute activité à la mi-2004 ; ce qui ne veut pas dire qu’il soit opérationnel tout de suite. il y a tout un travail de dépollution des lieux qui reste à la charge du propriétaire.

RDP : Ce sont les trois zones libérés mais comment les appréhender sans shéma directeur global ? Quelle est l’idée d’ensemble ?

L’idée qui sous tend est qu’on a là des espaces situés au coeur de la ville, espaces qui ont une valeur symbolique, historique extrèmement forte. Cela constitue une extraordinaire opportunité d’aménagement.
Le site des Capucins est le plus intéressant dans l’immédiat sur le plan de l’urbanisme puisqu’on a là des surfaces bâties et des surfaces non construites ou pas complétement. Cela représente environ une quinzaine d’hectares.
Peu de ville ont à disposition en plein centre une telle surface.
On est en train de mener une réfléxion qui a déjà commencé depuis un moment sur ce site et on prévoit l’élaboration d’un programme d’aménagement.

RDP : Où en est l’élaboration de ce programme d’aménagement ?

Oui, toute une réflexion est menée pour aboutir à une définition du projet. On en est pas tout à fait là.
Mon idée à titre personnel est qu’il faut faire là un vrai quartier de ville. C’est à dire un endroit avec une diversité de fonctions, d’usages des lieux. Qu’il y ait à la fois présence permanente de personnes : ce qui suppose l’aménagement de logements, soit dans des bâitments déjà construits ou à construire. Ce qui suppose aussi des équipements de proximité, des commerces.. mais le site se prête aussi à accueillir de grands équipements publics.

Le site comprend la prison de Pontaniou, la cour de la Madeleine, la tour à mater, le batiment aux lions, la rue de saint -malo, ... cela englobe l’espace où se trouve le centre de formation de la DCN. C’est très étendu.
Et puis il y a des vestiges de Brest et la mémoire de la ville, architecturale, historique et aussi ouvrier est là .

Une des problèmatique est de savoir de de quelles manière l’on va en faire un véritable quartier de ville, pas le centre, le coeur de la ville mais un des quartiers centraux de la ville. En face il y a le quartier Siam et la problèmatique est la mise en lien des quartiers. Cette question est fondamentale la liaisonavec les quartiers englobants si l’on peut dire. Sur Recouvrance on a débuté une réflexion dans le cadre d’une contractualisation avec l’Etat. Ce que l’on appelle une opération de renouvellement urbain. On a trois sites de renouvellement urbains à Brest et Recouvrance est l’un de ces sites. Depuis une quinzaine de mois on a amorcé une réflexion sur ce quartier de Recouvrance. Il est évident que les deux se rejoignent se superposent à certains endroit. On va essayé de mener la réflexion sur les deux opérations en parrallèle.
La question de la liaison, c’est aussi celle de l’ouverture.
L’ouverture des Capucins sur le reste de la ville et la mise en synergie de ce futur quartier avec le reste Cela passe par la démolition des murs qui font barrage à l’heure actuelle et la mise en place de liaisons et de moyens de transports avec le reste de la ville.
Il me paraît évident que ce site doit avoir une fonction culturelle, pas uniquemment culturelle, mais aussi de mémoire et ouverte sur aujourd’hui.
L’expert en architecture qui nous conseille pense que la structure des batîments se prête bien à accueillir des équipements publics de type culturel.
Je vous ai également parler de logement . j’y tiens beaucoup. C’est la condition nécessaire pour en faire un lieu vivant.
Et puis quand on pense à la liaison d’une rive à l’autre. L’éventualité de la construction d’un nouveau pont n’est pas écartée.

RDP : Un pont ? avec quoi dessus ? un tram, des autos ou une simple passerelle piétonne ?

Et bien pourquoi pas ou bien un téléphérique qui traverse la Penfeld. C’est à voir .

RDP : Est ce que cette ouverture prochaine a été prise en compte dans le shéma des transports publics ?

Oui mais en perspective. Attention si sur le plan juridique la cession devient possible à partir de 2004 cela ne deviendra pas opérationnel avant plusieurs années. Il y a la question de la dépollution.

Monsieur de Senneville qui a été nommé par le Ministère pour débroussailler le sujet et surtout mettre en partenarait les différents intervenants dans cette opération. On a fait faire avec son accord une expertise des lieux en terme architectural. C’est une personne spécialiste de la réhabilitation de sites industriels. Il a passé quelques jours sur le site et il est en train de nous remettre actuellement les résultats de son expertise sur les perspectives et possibilités d’aménagement de ce site.

RDP : Vous parliez de parternariat. quels sont les partenariats établis ?

Le partenariat dont je parlais est administratif .Les partenaraires sont La Marine, la collectivité, DCN, l’Etat, ce sont les partenariats administratifs
Mais votre question porte sur le partenarait que l’on souhaite mettre en place avec la population. Je pense qu’il faut mettre en place un système d’échanges permanents avec la population en utilisant des relais, des structures qui existent , des associations pour continuer à avancer sur ce projet.

RDP : Dans cet esprit là, l’expertise sera t’elle consultable ?

Oui une communication sera faite à ce sujet . Je ne peux pas m’engager sur une date mais c’est le Président de la CUB, le Maire de Brest qui fera cette communication le moment venu.

RDP : Une communication sur l’expertise mais l’expertise en elle-même sera t’elle consultable ?

Elle ne sera pas publiée et diponible à chaque coin de rue mais ce n’est pas un secret non plus. C’est l’argent public qui la paye et il faut la demander pour la consulter. Cette expertise est un premier pas fait vers l’établissement d’un projet.

RDP : Oui mais la question se pose de savoir comment organiser ce "système d’échanges permanent" ? Quel degré d’échange allez vous mettre en place avec la population ?
çà ne fonctionne pas que dans un seul sens. C’est à la population et ses relais de se manifester, de s’organiser s’il le souhaite .
Ce n’est pas à la collectivité de décréter : "on va faire des réunions publiques, des expos..."
Elle peut le faire mais c’est encore mieux quand c’est fait en relation et avec la participation de la population.

RDP : Vous attendez que la population s’organise, se manifeste ?

On est très réceptif à toute proposition d’associations. La discussion est possible.
Et je peux vous dire qu’il y aura un débat public sur la question.

RDP : Qu’entendez-vous par "débat public" ?

Et bien c’est qu’il y aura une information, une communication sur le sujet.
Il n’y a pas de refus de recevoir les associations et toutes propositions, suggestions de façon générale sont les bienvenues.
Auparavant il n’y avait pas d’engagements alors qu’actuellement c’est le cas et l’on peut communiquer.

RDP : La méthode de consultation avec un simple relevé des attentes, besoins, contraintes a montré ses limites. Par exemple l’aménagement du port de plaisance ne répond pas aux attentes et aux besoins pourtant formulés lors de la consultation et donne bien des insatisfactions. Pourrait-on envisager une véritable association des différents acteurs tout au long des projets d’aménagements ?

Qu’est ce que vous appelez une "véritable association" ? Comment envisagez-vous une "véritable association" ?

RDP : Une "véritable association" c’est à dire plus de démocratie participative.
Cela commence par un partage de l’information en amont des dossiers pour que chacun soit à même de se forger son propre avis.
Pourquoi ne pas mettre à disposition l’expertise par exemple en ligne et l’indiquer dans la prochaine commnication sur le sujet ?
L’accès à l’information est primordial.
Et puis la question se pose d’innover une autre méthode qui dépasserait la simple consultation en un temps donné du projet.
Pourquoi ne pas poser la question aux habitants : comment souhaitez vous être associés au projet ?

Sur le projet du tram nous avons improvisé une méthode. Tout cela n’est pas codifié. On a annoncé que notre consultation se ferait tout le long du projet.
On est prêt, on est déterminé à en faire autant pour celui de Penfeld. Cela pourrait prendre la forme peut être la forme de commission extra-communale mais à vous de vous organiser .Mais c’est aussi aux associations de faire des propositions. A l’association principale Rue de Penfeld de s’organiser. Il ne s’agit pas de se borner à critiquer la méthode. On a travaillé là-dessus mais ce n’est pas à la collectivité de décréter. C’est à vous de vous organiser.
De toute façon il n’y a pas de problème il y aura un débat public sur la question. Nous sommes plusieurs à y tenir.

RDP : Le 14 Mai à 20h30 nous organisons une réunion publique. . Pourrez-vous être là ?

Oui je sais mais je ne peux pas vous répondre. Je pars en vacance. Mais de toute façon il y aura des élus dansle public. J’espère qu’il y aura du monde et de la passion dans les débats.


Propos recueillis par Barbara Multner pour l’Association Rue de Penfeld

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