Interview de Elisabeth Le Tressoler

RDP : Pouvez-vous vous présenter ?

Brestoise de naissance, j’y ai fait toutes mes études : du lycée amiral Ronarc’h à l’université. J’habitais rive droite et depuis 5 ans je suis à nouveau brestoise.

RDP : Vous travaillez à l’École Supérieure des Arts de Brest. Pouvez vous présenter l’école et votre fonction ?

Depuis deux ans, j’ai en charge l’administration de l’ESAB.
L’ESAB est une école municipale sous tutelle du Ministère de la Culture. Les diplômes délivrés sont des diplômes nationaux.

L’école propose trois cursus :
 Le DNAP (Diplôme National d’Arts Plastiques option ART ou DESIGN en 3 ans)
 Le DNAT (Diplôme National d’Arts et Techniques en 3 ans)
 Le DNSEP (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique en 5 ans)

Nos étudiants peuvent bénéficier d’une bourse du Ministère de la Culture.

RDP : Combien d’étudiants accueillez-vous à l’ESAB ? Vos locaux sont-ils suffisants ? Et si vous êtes à l’étroit, de quelle superficie auriez-vous besoin ?

Riche de 240 étudiants, ces derniers sont à l’étroit dans les locaux de la rue du Château. Cette construction d’après guerre ne répond plus aux besoins actuels. Aux 3000 m² existants devraient s’ajouter, au moins, 2000 autres m², pour que les ateliers soient plus adaptés aux demandes des étudiants. Le point positif de notre École, est d’être située au centre ville, à proximité de tout ce qui est utile à la vie de l’étudiant (commerces, gare, loisirs...).

RDP : L’ESAB a besoin de locaux plus vastes. Le plateau des Capucins est en passe de reconversion civile. Est-ce que l’ESAB y trouverait sa place ?

Oui c’est un secteur très intéressant pour l’école, car près du centre ville. L’aménagement devrait comprendre non seulement une école d’arts mais aussi des ateliers d’artistes, d’architectes, un pôle d’exposition, des restaurants, des commerces...

RDP : Le secteur du plateau des Capucins est très étendu. Nous parlions des anciens ateliers, qu’en est-il de la prison de Pontaniou ?

La prison de Pontaniou se trouve dans le même secteur, mais l’architecture intérieure correspondrait-elle à nos besoins ?

RDP : Une visite des anciens ateliers des Capucins devait avoir lieue en novembre. peut-être comprend elle la prison de pontaniou auquel cas vous pourriez vous faire une idée. Du reste cette visite a été reportée à "début 2004".

C’est une très bonne initiative. Nous devons visiter les anciens ateliers des Capucins début 2004. L’ensemble des bâtiments forme, de l’extérieur un très bel espace. Reste à se rendre compte de ce qu’il en est à l’intérieur.

RDP : Pour vos ateliers de travail vous avez besoin d’un emplacement et de locaux plutôt vastes et lumineux ?

Une école d’art a besoin de locaux vastes et lumineux. La liberté de création doit pouvoir y trouver sa place, que ce soit en Art ou en Design. A Brest, la Penfeld, avec toute son histoire, peut vraiment être un prolongement, une continuité de la ville.

RDP : L’ESAB ici comprend des ateliers de travail, des salles de cours, une galerie également ?

Oui, mais en nombre et en espaces insuffisants. Les étudiants sont donc amenés à exposer au Centre d’art contemporain " Passerelle ".

RDP : Un espace d’expositions vous paraît donc intéressant sur le Plateau des Capucins ?

La mise en valeur du site et l’implantation de nouveaux équipements pourraient tout à fait intégrer un espace d’exposition, indispensable à l’enseignement artistique.

RDP : Que pensez-vous également de collections d’œuvres à demeure ?

La création d’un espace d’expositions permettrait d’exposer des œuvres et de posséder des collections.

RDP : La galerie de l’école des Beaux Arts est elle beaucoup fréquentée ?

Les Brestois connaissent l’existence de la galerie mais un emplacement plus ouvert et des locaux plus attrayants inciteraient un plus grand nombre à la fréquenter. Par contre, beaucoup de Brestois ignorent l’existence de l’École Supérieure d’Arts.

RDP : Comment expliquez vous cette méconnaissance ?

Les bâtiments du carré des Arts ne sont pas assez ouverts sur l’extérieur et leurs aspects austères n’incitent peut-être pas le public à y venir.

RDP : Qu’est ce qui, selon vous, offrirait une plus grand ouverture et une facilité d’accès à la pratique artistique ? un mélange d’activités dont l’art ?

Certainement, il ne faudrait surtout pas que ce soit un lieu fermé sur lui même, mais un mélange d’activités dans un site où chacun y trouverait un centre d’intérêt, où la diversité permettrait d’évoluer dans un centre vivant et attrayant.

Il faudrait créer un vrai quartier de ville avec des équipements divers, tels que : commerces, équipements publics, ateliers, entreprises... Cette diversité permettrait d’associer l’Art aux activités quotidiennes.

RDP : Que pensez vous qu’apporterez à Brest l’ouverture de la Penfeld ?

Brest est une ville agréable qui ne manque pas d’atouts (facilités des moyens de communications, vie culturelle riche...). Depuis toujours Brest et son port ont su profiter d’une situation géographique favorable. Un programme ambitieux de mise en valeur du littoral, des ports de plaisance à la Penfeld, serait un nouvel atout pour la Cité du Ponant.

RDP : Un grand projet d’ensemble ?

Il faut favoriser un développement harmonieux de la cité, afin d’éviter un transfert d’activité d’un quartier au profit d’un autre.

J’ai grandi à Brest et j’aime cette ville. La Penfeld, secteur que je connais bien, mes grands-parents résidant dans le secteur de la Villeneuve, endroit magique où les bords de la rivière étaient couverts de pieux en bois et où un vieux pont permettait de la traverser. Son ouverture, son aménagement et l’implantation de nouveaux équipements pourraient renforcer l’attractivité de la ville sur le plan régional.

RDP : Autrefois les gens se baignaient en Penfeld. Aujourd’hui la question de qualité de l’eau de la Penfeld doit se poser .

Il est vrai qu’à une époque nous étions moins sensibilisés aux problèmes de l’environnement et la mer était considérée comme un excellent " nettoyeur ". Il faudrait un programme ambitieux d’assainissement pour reconquérir la qualité de l’eau.

RDP : Avez-vous des exemples d’aménagements qui vous viennent à l’esprit ?

Oui, je pense à la ville du Havre qui a su révéler de nouveaux atouts grâce à l’aménagement du quartier des Docks, territoire proche du centre ville en y créant un parc des expositions " Docks Café ", une salle de sports et de spectacles " Docks Océane " qui ont renforcé l’attractivité de la ville.

RDP : Avez-vous été sollicitée pour participer à la réflexion sur l’ouverture du plateau des Capucins ?

Oui les services de la CUB nous ont demandé des documents, des informations sur l’école et nos besoins.

RDP : Comment voyez vous la participation de l’ESAB au débat public ? Avez vous une idée sur l’organisation du débat public en général ?

Nous soumettrons nos propositions concernant les besoins de notre établissement aux élus de la ville et de la CUB, persuadés qu’ils sauront prendre les décisions adéquates.

RDP : Est ce qu’il y a des débats à l’ESAB ou des projets d’études, de réflexions autour de l’ouverture de la Penfeld, du plateau des Capucins ?

Des réflexions sur ce sujet pourraient être menées dans le cadre d’un thème d’étude. Il serait judicieux de connaître les besoins des étudiants et des professeurs en matière d’aménagement. A ce jour aucun débat n’a été programmé.

RDP : Un thème d’études, cela commencerait par la découverte du terrain, une connaissance des lieux, et des échanges, des débats ?

Il serait intéressant que les services culturels de la ville organise un débat regroupant tous les acteurs concernés.